Historique de l'UNC

Dès l'année 1917, dans la grande tourmente du premier conflit mondial, germe dans l'esprit d'un certain nombre de combattants présents à Paris parce que blessés ou convalescents, l’idée de réunir tous ceux qui, à quelque niveau que ce soit, ont accompli leur devoir de citoyen et de soldat pour la défense de la Patrie.

Pour donner corps à cette idée et porter témoignage des actes de courage de nos poilus, ils ébauchent déjà les grandes lignes d’un regroupement qui, l’année suivante, deviendra officiellement l’UNION NATIONALE DES COMBATTANTS.

Forts de leurs expériences respectives, souvent douloureuses, ils sont décidés à aider leurs camarades rentrant du front, marqués dans leur corps, souvent même dans leur âme, à se réinsérer dans la société civile.

Ils réfléchissent aux grandes actions qu'il leur faudra mettre en œuvre au lendemain de la guerre et décident, le 1er Novembre 1917, de créer une revue. Ce sera « La Nouvelle France » qui, quelques années plus tard, deviendra « La Voix du Combattant ».

Aumônier des soldats, le Père BROTTIER, écrit fréquemment dans cette revue. Ses articles sont fort appréciés des lecteurs qui y retrouvent, non seulement l’esprit de camaraderie et de solidarité qu’ils ont connu au front, mais aussi le sens du devoir, le patriotisme et … la foi qui leur avaient permis de tenir le coup dans les heures les plus sombres.

Né à La-Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) le 7 septembre 1876, le Père Daniel Brottier est, aujourd’hui encore, une figure légendaire en France et dans le monde : bâtisseur de la Cathédrale de Saint-Louis du Sénégal, très célèbre aumônier militaire de la Grande Guerre, bienfaiteur des Orphelins Apprentis d’Auteuil et, surtout, fondateur de l’Union Nationale des Combattants

Ayant reçu de ses parents une éducation chrétienne, il manifeste très tôt le désir de devenir prêtre. Après des études au petit puis au grand séminaire de Blois, il est ordonné en 1899, et commence alors par enseigner pendant trois ans au collège de Pontlevoy. Puis, ayant émis le souhait d’être missionnaire, il est désigné par les Pères du Saint Esprit pour être vicaire à Saint-Louis du Sénégal. Rentré en France en 1906, pour raisons de santé, il est nommé vicaire général de Dakar, chargé de promouvoir le projet de la Cathédrale du Souvenir africain à Saint Louis du Sénégal.

Lorsque survient la guerre de 1914-1918, et bien qu’il ait été réformé en 1901, il se propose comme brancardier-aumônier militaire volontaire. Le 26 août 1914 il rejoint la 26e Division d’Infanterie où il fait preuve d’un courage magnifique pendant les trois années qu’il passe au front.

Il y reçoit cinq citations dont l’une à l’ordre de l’armée :

«Brottier Daniel, âme magnifique où s'allient harmonieusement l'ardeur du soldat et le dévouement du prêtre, figure légendaire du régiment dont il partage toujours les heures pénibles. Pendant les attaques des 1er et 2 juin, à Troesnes, parcourait la ligne pour relever et secourir les blessés, allant les chercher en avant de nos postes, sous le feu des mitrailleuses et encourageant les combattants. Est resté à Troesnes malgré les relèves de bataillons, subissant, le 3 (juin), une nouvelle attaque et, dans les jours suivants, un bombardement très dur. Exerce l'influence la plus heureuse sur les combattants qu'il soutient moralement aux heures difficiles, par ses encouragements et son exemple.».

En 1923, il dirige l’Œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil et lui donne la notoriété dont elle jouit encore aujourd’hui.

Le Père Daniel BROTTIER meurt le 28 février 1936. Il est béatifié le 25 novembre 1984 par SS le pape Jean-Paul II

Un comité provisoire est constitué, qui décide très vite de créer une structure nationale pour mener à bien ce projet. Le Général Léon DURAND, héros du Grand Couronné de Nancy, tout récemment retraité, accepte d’en assumer la présidence et propose d’emblée la formule célèbre « UNIS COMME AU FRONT », qui deviendra plus tard la devise de l’UNC.

Le Père BROTTIER convainc Georges CLEMENCEAU, le « Tigre », de l’utilité d’une association qui, dans un esprit d’ouverture, aurait vocation à accueillir « tous » les anciens combattants, en dehors de tout clivage social, politique, philosophique ou religieux.

Le Président du Conseil, sensible à la conviction et à l'enthousiasme du Père BROTTIER, passe immédiatement aux actes et lui remet 100 000 Francs or, somme qu’il avait reçue quelque temps auparavant d’une richissime veuve dont le mari et le fils unique venaient de donner leur vie pour la France.

« Faites quelque chose pour nos poilus » avait-elle ajouté.

C’est ainsi que naît l'UNION NATIONALE DES COMBATTANTS (U.N.C.) qui a, d’emblée, vocation à accueillir les anciens combattants mais aussi les veuves et orphelins de guerre. Les statuts officiels de l’association sont déposés le 26 novembre 1918 et, le 11 décembre 1918, ils sont publiés au Journal Officiel.

Le Général DURAND convoque la première assemblée dès les premiers mois de 1919. Les anciens combattants adhèrent aussitôt massivement. Des sections locales et des groupes départementaux se créent rapidement dans toute la France et outre-mer.

  • En juillet 1919, paraît le premier numéro de « La Voix du Combattant ».
  • L'U.N.C. est reconnue d'utilité publique le 20 juin 1920, et fonde la Retraite Mutualiste du Combattant qui sera officiellement créée par la loi du 4 avril 1923.
  • En 1920, création de la Fédération Interalliée des Anciens Combattants (FIDAC).
  • En 1924, l’UNC fonde la Caisse Autonome de Retraite des Anciens Combattants (CARAC).
  • Dès 1929, la création des « Jeunes de l'U.N.C. » prolonge, dans le même esprit, l'action de l’association. Laquelle s'installe deux ans plus tard au 18 rue de Vézelay, à Paris (75008) , aujourd’hui encore Siège National de l’UNC.
  • En 1939, la guerre éclate. De très nombreux membres de l'U.N.C. sont à nouveau mobilisés.
  • En 1940, la France est coupée en deux et l'U.N.C. est mise en sommeil. Ses dirigeants, en zone occupée comme en zone libre, sont sous étroite surveillance.
  • En mars 1942, les archives de l’UNC sont saisies et brûlées par les nazis.
  • Fin 1944, l'U.N.C. renaît. Elle compte ses morts. Elle se remet au travail et recrute les anciens de 39/45, puis ceux d'Indochine, de Corée et des TOE.
  • Dès 1956, ceux d'Afrique du Nord se rassemblent au sein de l'UNION NATIONALE DES COMBATTANTS en Afrique du Nord (UNCAFN). Enfin, et depuis 1962, les anciens des « OPEX » rejoignent, eux aussi, l’UNC, une des rares grandes associations nationales ouvertes à toutes les générations du feu.
  • En 1997, la refonte des statuts, approuvée par le Conseil d’État, permet à l’UNC, désormais constituée en fédération, d’accueillir en son sein l’Association « Soldats de France », créée en 1979 et initialement réservée aux anciens du Service militaire. Laquelle a, depuis, totalement fusionné avec l’UNC.
  • C’est également le cas de l’ »Association d’Entraide des Veuves et Orphelins de Guerre » (AEVOG) qui a maintenant rejoint l’UNC par fusion-absorption (décret du 22 juin 2009)
  • Depuis de longues années, le siège de l'U.N.C. accueille de nombreuses associations amies, telles que la Confédération Nationale des Anciens de la Défense (C.N.A.D.), les « Ecrivains Combattants » (A.E.C), l'Association de Soutien à l'Armée Française (A.S.A.F)…